Lettre à une journaliste assassinée...
Anna Politkovskaïa, vous aviez mis votre existence au service d'une certaine idée de la Russie, que vous appeliez de vos voeux, démocratique, respectueuse des droits de l'Homme et de la liberté d'expression. Vous étiez une journaliste en colère, une colère militante et engagée, deux valeurs qui vous tenaient debout, et qui avaient fait de vous une femme à abattre... Vous avez poursuivi malgré l'évidence du danger votre quête de la vérité, dans un pays où une grande partie de ses habitants tente de survivre, entre misère et désespoir. Cette Russie, dont trop de mères pleurent leurs enfants, morts en héros dérisoires et presque ignorés d'une guerre qui n'a plus de fin. Ce bourbier Tchétchène, dont vous écriviez qu'il était "le déshonneur de la Russie" a été l'un de vos derniers combats. Il vous a coûté la vie. D'autres journalistes courageux prendront votre relève, Anna, n'en doutons pas. Aujourd'hui, je voulais juste vous rendre hommage... et à travers vous remercier tous ceux qui tentent d'arracher le baillon qui empêche la parole de circuler librement à travers le monde.