Par delà les frontières de l’indifférence…
Cagnes sur Mer, ce 14 Novembre 2012, sous le haut patronage de Nicolas Vanier et celui d’André Bailly, Président de l’association Bugey Sans Frontières, Loic Battesti,
Directeur de Division du groupe Orpéa réunissait près de 250 collaborateurs, avec parmi eux l’ensemble des directeurs des résidences du Sud de la France, dans le prestigieux Casino Terrazur, pour une soirée dense et forte en émotion. Une soirée pour clôturer l’opération
« Printemps des Générations » , qui a mobilisé 90 résidences du groupe pour collecter des fonds destinés
à aider des associations . Un printemps fertile dont la moisson allait alimenter quatre projets, parrainés par le Groupe
Orpéa , liés par une même dynamique pour ceux qui en sont les bénéficiaires , passer « de l’ombre à la lumière » . Pour trois d’entre eux, ce passage n’a d’ailleurs rien de symbolique…Et les chèques remis aux quatre
associations sont autant de petites étincelles bienveillantes qui éclairent leur chemin vers cette lumière
attendue.
Quatre projets… Celui de Carole Boshouwers, venue recevoir ce chèque au nom de Virgil, son enfant autiste, et qui a déplacé seule des montagnes pour ouvrir la forteresse
que la maladie avait dressé entre elle et lui, avant de solliciter le Groupe Orpéa, qui lui a déjà
permis de financer en partie une méthode venue des Etats Unis et qui peu à peu sort Virgil du silence.
Celui de Marie Bufferne, atteinte depuis la naissance du « syndrôme de Little » qui se traduit par une raideur excessive des muscles des jambes et l’oblige à
se déplacer
avec des béquilles. Ce qui ne l’empêche nullement de pratiquer l’équitation depuis qu'elle a
cinq ans, elle en a aujourd’hui 31… Et son parcours est impressionnant, depuis 2003, avec Icare, son premier cheval lui appartenant , Marie participe aux Championnats de
France de dressage handisport et à de nombreuses compétitions nationales. Fin 2009, c’est Sally, une jeune jument de 6 ans, qu’elle a pu acquérir. Mais avec son seul salaire, sans aides ni sponsor, impossible d’aller « au-delà de ses rêves », intégrer
l’équipe de France et participer aux jeux équestres mondiaux qui auront lieu en Normandie en 2014. C’est à ce moment de
son histoire qu’intervient Jean Pascal Flauder, Directeur de la résidence Orpéa de Chatenoy le Royal. Emu par le récit de
Marie, sa crainte de devoir abandonner, faute de moyens financiers pour entretenir ses chevaux, il décide de l’associer au « Printemps des Générations ».
Jean Pascal Flauder, à l’origine également du formidable élan de solidarité, qui allait à Cagnes sur Mer obtenir un écho supplémentaire. Sensibilisé, à travers Nicolas
Vanier et André Bailly, à l’histoire de ce jeune berger Evène, Grisha, dont l’existence percuta celle des deux
hommes en 2007. Nicolas Vanier faisait alors des repérages pour le Film « Loup »
dans les montagnes Verkhoïansk , en Sibérie orientale, où vit le jeune homme et sa famille, au milieu de leur
troupeau de rennes, André Bailly, qui connaissait déjà la région, était chargé des premiers contacts avec le peuple Evène. C’est au sein du clan de Grisha que se tournera le film. L’histoire de cet adolescent grièvement brûlé dans l'incendie d'une cabane,
alors qu’il tentait de se réchauffer est désormais connue.
Nicolas Vanier, parrain dès la genèse de sa rencontre avec Grisha, de l’association
Bugey sans Frontières, dont la raison d’être actuelle est de collecter des fonds pour permettre à
Grisha de retrouver un visage et des mains . Pris en charge depuis un an par le Professeur Foyatier, chef du service des grands brûlés de l’hôpital Saint Luc Saint
Joseph de Lyon, mais également par le Centre de Rééducation ‘’Romans-Ferrari et le médecin chef Michel Guillot, qui assurent les soins quotidiens et le suivi avant et après les
opérations, avec les premiers dons récoltés, en partie importante grâce aux actions menées par le groupe Orpéa et la
mobilisation, entre autres , de Jean Pascal Flauder et de son équipe. Désormais sa vie n’est plus en danger. Grisha qui est retourné pour un bref séjour dans sa famille, dans ses montagnes de Haute Sibérie, devrait, avec l’aide du chèque de 30 000 euros remis à Cagnes sur Mer, revenir poursuivre les
greffes qui peu à peu lui donnent l’espoir de mener un jour une vie digne parmi les siens.
Nicolas Vanier, empêché d’assister à la remise des chèques pour cause de tournage (il
devrait prochainement achever le tournage du film « Belle et Sébastien, en décor naturel), a adressé un messages à tous les collaborateurs du Groupe Orpéa : « Au
moment où les notions d’exemple , de solidarité, de respect et d’acceptation de l’Autre sont les garants de
notre société , l’engagement de nos anciens pour permettre à des jeunes en difficulté d’avoir un avenir est véritablement
magnifique, car c’est non seulement la transmission d’un savoir mais surtout celle d’une volonté de vie. Merci au Groupe Orpéa et à Bugey sans Frontières pour cette belle aventure
humaine ».
Pour André Bailly, que des soucis de santé ont éloigné quelques semaines, « L’exemple d’ORPEA illustre si bien tout le plaisir que l’on partage à s’inscrire au sein d’un tel élan. Visiter des maisons de retraite c’est profiter de la richesse contenue dans toutes ces vies
d’Anciens mais aussi du sens de l’autre et de l’accueil propre à l’encadrement. J’en veux pour preuve le projet
intergénérationnel du groupe : ‘’Printemps des générations’’, au sein duquel Grisha a été naturellement intégré. Ce projet rapproche les jeunes handicapés des personnes âgées. Le monde Associatif va rassembler près de 5000 personnes. Tous sont investis,
mobilisés, passionnés, tendus vers une issue positive. Le cas de Grisha peut être vu comme un révélateur de
sensibilité, générosité,
humanité… »
A l’issue de cette soirée forte et belle, j’ai demandé à Jean Pascal Flauder, qui en a été le
maître d’œuvre , de me confier ses impressions:
« Sans André Bailly et Nicolas Vanier, rien de tout cela n’aurait été possible. S’il devait y avoir un fil conducteur à notre action,
c’est que le handicap et la dépendance ne sont pas une fin en soi. J’aimerais mettre en avant l’exemple de ces jeunes qui
ont aidé à collecter des fonds pour que les associations les reçoivent. Ils ont été soutenus par des anciens, avec la volonté et l’encouragement du clan, il est possible de réussir et d’être un exemple. Pour rappeler le film
de Nicolas, le loup vit en clan, sans le clan rien n’est possible. Nous, sans nos anciens , nous ne sommes rien non
plus, Nous sommes tous interdépendants, dans le sens noble du terme, dans une volonté de transmission,
de faire perdurer les traditions. Parmi les jeunes qui on participé au Printemps des Générations dans ma résidence de Chatenoy le Royal, le fait de s’être investi, d’avoir appris à donner d’eux-mêmes, alors qu’ils étaient pour certains en grande difficulté d’insertion, sans valeurs et sans
repères sociaux, les a remis dans leur axe. Plusieurs d’entre eux sont désormais engagés dans un parcours professionnel au sein de la résidence.
Cette soirée en tout cas est une belle réussite. Je vois Marie Bufferne heureuse, rassurée, la maman de Virgil bouleversée d’avoir reçu un tel accueil, Aloïs Fiacre, va pouvoir , avec son frère
Abel , participer au 4L Trophy, un raid étudiant à but humanitaire,au Maroc, dans une vieille 4L , ils
transporteront près de100 kilos de matériel scolaire et électrique qu'ils
distribueront aux plus démunis, et Grisha pourra poursuivre ses greffes en France. Que dire de plus ? »
La soirée s’est achevée dans la grâce et la beauté, par un concert mêlant la voix pure de l’artiste lyrique Claire Adeline Puvilland et l’accordéon de Dimitri Saussard, tous deux également
engagés aux côtés de Bugey sans Frontières et du combat pour sauver Grisha.
S Oling 18 novembre 2012
* Pour plus d'informations ,le lien de l'association Bugey Sans Frontières:
http://www.bugey-sans-frontieres.fr/