Non! Monsieur Kadhafi, le terrorisme n'est pas une réponse...
A la veille de la visite du colonel Kadhafi en France, je ne puis m'empêcher de penser à quelqu'un de très cher, Colette
Bonnivard, grièvement blessée dans l'attentat de la rue de Rennes en septembre 1986. J'imagine également volontiers la violence des souvenirs qui va envahir l'esprit des familles des 170 morts de
l'attentat contre le DC10 d'UTA en 1989. Cette proximité géographique avec celui qui est directement responsable de la perte des leurs doit leur être insupportable.
Et quand j'ai entendu le Colonel Kadhafi légitimer, vendredi, à Lisbonne, les attentats en ces termes "il est normal que les faibles aient recours au terrorisme"... je ne puis ni
comprendre ni accepter aisément que notre Président Nicolas Sarkozy se dise "très heureux" d'accueillir un tel personnage, qui a ôté la vie à des centaines d'innocents, retenu pendant
huit ans et fait torturer des infirmières bulgares et un médecin palestinien, jeter en prison les opposants à son régime, refusant toute contestation de son autorité "suprême .
Non, Monsieur Kadhafi, le terrorisme ne peut être un mode d'expression des faibles. Assassiner des innocents, au nom d'une pseudo légitimité d'impuissance ne peut , dans un monde civilisé, être
toléré. Souvenons-nous du Mahatma Gandhi, qui a redonné sa dignité à tout un peuple, au cours de la Marche du Sel, en inventant le concept de "Ahimsa", la non-violence. Des hommes et des femmes,
n'ayant pour seule arme que leur courage et leur dignité...Et, surtout, le respect de la vie.
Et même si cette visite est l'opportunité pour la France de signer des contrats qui se chiffrent en milliards, je persiste à penser que dérouler un tapis rouge pour un personnage aussi
contestable est, pour le moins, indécent..