Rue des Rosiers
RUE DES ROSIERS
Quand perdrai-je le goût
Ce qui n’est pas toi ?
Quand cesserai-je de te chercher
Dans les recoins les plus fous
De ma mémoire qui bute et s’évade
Pour ne plus te murmurer ?
Quand la lumière aura-t-elle perdu
Son voile cendré ?
Cristal incertain
Douleur maîtrisée du temps
Qui m’enchaîne
A ces bribes de Toi…
Plus d’abri derrière le miroir, qui se brise
De ne savoir encore te refléter
Plus d’étoiles, en berne,
Pour unir nos mains
Qui se sont égarées ailleurs.
Pourquoi m’as-tu abandonnée
Un matin sans gloire, brume de silence
Recouvrant tes yeux assassins ?
Pourquoi ne t’es-tu pas retourné
Pour me poignarder ?
Shalom ! Me jeta le vieux rabbin
En me croisant sans s’arrêter..
Shalom ? Tu rêves peut-être de moi…
Mais tu as perdu ton aura
Et la rue des Rosiers
Se referme sur nos souvenirs.
Paris 2000