Michel Serres. Et la philosophie devint limpide...
Je l’avoue, je ne sais pas vraiment comment aborder la philosophie, perpétuel dilemme de mon long voyage en « autodidactie ». Je ne me crois pas autorisée à l’appréhender. Du moins jusqu’à ma « rencontre » avec Michel Serres il y a quelques années, par la grâce d'une émission sur Arte.
Cinquante cinq minutes à écouter cet homme limpide, au sens premier du mot, si habité par l’eau qu’il entra même à l’Ecole Navale en 1949. Officier de marine sur divers vaisseaux de la Marine nationale, qui le conduiront de l’escadre de l’Atlantique, à participer à la réouverture du canal de Suez, entre autres. Mais son parcours comme son œuvre sont accessibles depuis n’importe quel moteur de recherche.
Ce que je veux évoquer, c’est ce sentiment indéfinissable ce soir-là d’être « en philosophie », grâce à Michel Serres, à sa sérénité, le visage tourné vers la Garonne de son enfance. La philosophie dont il dit "qu’au fond, c’est la découverte de la joie". Il rajoute quelques instants plus tard qu’il a "fait" de la philosophie à cause de la guerre, que la violence explose dans notre monde, que cela l’inquiète, définissant la guerre comme le meurtre des fils. Allégorie d’un monde devenu fou et dévorant ses enfants.
Philosophe de son temps, historien des sciences, Michel Serres, qui s'est absenté depuis deux jours, était un jeune homme de 88 ans, portant un regard résolument optimiste sur les évolutions de notre société.