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On ne dévore pas son semblable!

Publié le par Sarah Oling

Hier, j'ai appris par les médias  le récit hallucinant d'un détenu dans une prison française qui aurait tué, en le "dévorant", son co-détenu. Et j'ai réfléchi à ce tabou absolu, à la fois éthique et moral. On ne dévore pas son semblable! Ni un animal familier, ni un poisson nageant à contre-courant dans notre aquarium, tous investis d'une charge affective et émotionnelle qui les distancient d'une possible consommation. Ce qui ne retient cependant pas nombre d'entre nous  de mitonner un poisson "anonyme" ou un lapin que nous n'avions jamais vu gambader avant qu'il ne s'invite dans notre cuisine. 

 On ne dévore pas son semblable... Au sens premier du terme... Hors du champ du pathologique.  Ce qui s'est certainement produit pour ce détenu, ayant vraisemblablement perdu tous repères humains. Mais il y a d'autres formes d'anthropophagie. Plus diffuses, plus difficiles à identifier. Lequel d'entre nous ne s'est-il pas senti un jour "cannibalisé" par quelqu'un qui avait  envahi son territoire, sa vie, ses pensées? Souvent en confondant ce qui est nommé comme étant de l'amour absolu et qui peut dégénérer dans une volonté de possession  mortifère. L'autre est alors "dévoré" symboliquement et parfois détruit physiquement. Au nom du  principe du "Tu es à moi et à personne d'autre".

Nous avons un besoin essentiel et existentiel d'être aimés, reliés à nos semblables. Lorsque nous n'avons pas reçu cet amour en partage dès l'enfance, ou qu'il nous a été ôté, le manque peut être si violent que lorsque un autre vient le combler, nous pouvons  parfois nous illusionner cruellement. Mais toutes les histoires d'amour ne finissent pas tragiquement! Et sans l'amour, l'espérance de le trouver, l'apaisement de le partager, que deviendrions-nous? Entre se faire dévorer ou être seul face à l'echo de sa douleur, il existe des chemins de traverse, illuminés de rencontres, éphémères ou engageantes, qui font de notre vie une terre bonne à cultiver.

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C
En ce qui concerne le dernier paragraphe Antoine de Saint-Exupéry disait : " Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve"
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J
Dévorer l\\\'autre, physiquement, pour survivre dans les circonstances extrêmes du radeau de la Méduse ou pour s\\\'approprier les forces des ennemis chez certains peuples primitifs... Dévorer l\\\'autre, symboliquement, dans l\\\'hystérie amoureuse ou dans cette relation perverse (et fréquente..) entre un responsable hiérarchique et un subordonné. Et dévorer l\\\'autre, beaucoup d\\\'autres, au grand jour et à petits feux, dans une grande bonne conscience consommatrice, sur l\\\'immense radeau de la Méduse de l\\\'humanité où gémissent dans le dénuement 80% des hommes pendant que 20% défendent leur superflu .<br /> Merci Sarah de rappeler la primauté de l\\\'amour car l\\\'homme n\\\'est pas que de la chair à canon condamné à être meurtrie, déchirée, dévorée par par la bétise, l\\\'envie et la haine, car il est aussi un coeur qui bat et des mains qui s\\\'ouvrent dans le respect des mystères de la vie, dans l\\\'humilité, le partage et le don. Et s\\\'il vient à pleurer, que ce soit par la joie afin que ses larmes arrosent et ennivrent les terres immenses et encore inexplorées de l\\\'amour .<br /> Jean-Claude
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