"Pour un Sourire d'Enfant". Des milliers d'enfants cambodgiens arrachés à la misère...
C'était le 4 octobre dernier à Sainte Foy les Lyon, dans la banlieue lyonnaise qu'était organisé un dîner cambodgien, dîner préparé par les membres de l'association Bouddisahapan, de la pagode Bouddikaram à Saint Genis Laval (69). Des danses et de la musique traditionnelle étaient également au programme de cette soirée donnée devant 270 participants. Une soirée organisée par des dizaines de bénévoles, sans publicité, mais avec faste. Pour parler du Cambodge? Simplement pour une découverte culturelle et festive?
Le Cambodge. Un pays qui demeure l'un des plus pauvres du monde. Entre 1975 et 1978, les Khmers Rouges n'ont pas seulement assassiné des millions de cambodgiens, mais ils ont laissé derrière eux un pays en ruines et des traumatismes qui perdurent encore aujourd'hui. Quatre années qui ont créé des traces indélébiles dans la population cambodgienne. Quand des milliers de parents ne peuvent nourrir leurs enfants et en sont réduits à les faire travailler sur des décharges, c'est une part de l'humanité qui est atteinte par ricochet.
C'est ce que découvrirent, lors de leur premier voyage au Cambodge en 1995, un couple de retraités, Christian et Marie France des Pallières, les fondateurs de l'association "Pour un Sourire d'Enfant (PSE)" et ce qu'ils exprimèrent à leur retour est édifiant: "PSE a débuté ce jour de 1995 où nous avons vu des enfants manger dans les ordures de la décharge de Stung Meanchey à Phnom-Penh au Cambodge. C'était à hurler ! Il n'était pas possible, après avoir vu cela, de continuer à vivre normalement. Il fallait faire quelque chose !
Cela a commencé par des repas directement sur la décharge et puis, comprenant que la situation nous dépassait et dépassait nos moyens, nous sommes rentrés en France pour alerter nos familles, nos amis, nos connaissances, leur dire ce que nous avions vu. Grâce à la mobilisation de tous, nous avons pu, à notre retour au Cambodge, mettre en route "Pour un Sourire d'Enfant"."
Près de 20 ans plus tard, Thierry Gros, responsable de l'antenne lyonnaise, qui avait réuni hier soir ces 270 personnes à Sainte Foy les Lyon, venait exposer un "point d'étape" des miracles accomplis depuis le premier voyage des fondateurs. Une association qui compte 3 salariés en France et plus de 300 bénévoles, mais qui a permis à ce jour l'emploi de 600 cambodgiens, à Phnom-Penh, Siem Reap et Sihanoukville, qui oeuvrent au quotidien dans les centres créés depuis par PSE. Ce sont désormais plus de 7 000 enfants qui ne vont plus chaque matin perdre leur enfance dans une décharge, mais, pris en charge intégralement, sont scolarisés et leurs parents indemnisés (don de riz) de la perte des maigres revenus qu'ils rapportaient. Plus de trois mille d'entre eux ont un métier correctement rémunéré et participent à construire le Cambodge de demain. Certains suivent des études supérieures, d'autres, qui viennent récemment d'être extraits de la misère, retrouvent peu à peu le sourire.
Et des centaines d'autres enfants attendent d'avoir cette chance. Par un don. Un parrainage, qui a ceci de fondateur qu'il n'a pas pour vocation de faire sortir des enfants du Cambodge, mais bien de leur donner les conditions d'éducation et de bien être pour devenir des citoyens du Cambodge de demain. Pas une promesse, mais déjà une belle réalisation. A poursuivre.
L'association "Pour un Sourire d'Enfant" a été lauréate du Prix des Droits de l'Homme,
voici son site: www.site-pse.org
S. Oling